ObjectifÉtablir si la réalisation des manœuvres à membranes rompues sur deuxième jumeau (J2) est un facteur de risque de césarienne.Patientes et méthodesDeux cent cinquante-neuf accouchements gémellaires par voie basse après 33 semaines d’aménorrhée de 1997 à 2009 au sein d’une maternité de niveau III. Étude cas–témoins rétrospective, comparant un groupe constitué de césariennes sur J2 et un groupe témoin constitué des cinq accouchements par voie basse des grossesses gémellaires suivant le cas. Une prise en charge active de J2 était effectuée avec un intervalle libre court entre les deux naissances.RésultatsOnze césariennes sur J2 (4,2 %) ont été pratiquées. L’indication la plus fréquente était l’échec de la version par manœuvre interne. Le risque de césarienne sur J2 était plus élevé quand les membranes étaient rompues immédiatement avant ou pendant la version par manœuvre interne (VMI) (OR : 25,4 IC 95 % [2,35–275,7]p < 0,003) et quand l’intervalle libre entre les deux naissances était augmenté (8,1 ± 5,1 vs 16,7 ± 6,3,p < 0,001).Discussion et conclusionDans notre expérience, la rupture des membranes avant ou pendant la VMI est significativement associée à un risque d’échec de la manœuvre et de césarienne sur J2. Par conséquent, nous préconisons d’effectuer la VMI à membranes intactes conformément à l’accord professionnel des recommandations françaises de 2009.