IntroductionLes symptômes du bas appareil urinaires (SBAU) en rapport avec l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ainsi que la prise en charge thérapeutique d'un cancer de la prostate (CaP) favorise l'apparition d'une dysfonction érectile (DE). L'objectif de ce travail a été d'évaluer l'influence des pathologies prostatiques sur la DE.Matériel et méthodeLes données concernant l'influence de l'HBP et du CaP sur la DE ont été explorées dans Medline et Embase en utilisant les mots-clés MeSH suivants :benign prostatic hyperplasia ; prostate cancer ; prostatectomy ; external beam radiotherapy ; androgen deprivation therapy ; erectile dysfunction. Les articles obtenus ont ensuite été sélectionnés en fonction de leur méthodologie, pertinence, date et langue de publication.RésultatsLe taux de DE chez les patients présentant une HBP variait selon les études entre 30 et 70 %. Les SBAU étaient un facteur de risque indépendant de DE. Le lien physiopathologique entre HBP et DE n'a pas été élucidé mais semblerait impliquer la voie du Nitric Oxide-cyclic Guanosine Monophosphate (NO-cGMP), le signal RhoA-Rho-Kinase (ROCK), le système nerveux autonome sympathique et l'athérosclérose pelvienne. Le taux de DE après prostatectomie totale (PT) variait selon les études entre 60 et 89 %. La préservation bilatérale des bandelettes neurovasculaires a permis d'améliorer ces résultats. Les facteurs de risque de DE après PT étaient l'âge, le taux de PSA, la fonction érectile préthérapeutique et la technique chirurgicale. Le taux de DE après radiothérapie prostatique variait selon les études de 6 à 84 %. Les facteurs de risque de DE après radiothérapie étaient l'âge, l'association d'une hormonothérapie et la fonction érectile préthérapeutique. Le taux de DE sous hormonothérapie était de 85 %. Les facteurs derisque de DE sous hormonothérapie étaient un âge > 70 ans, le diabète et la fonction érectile préthérapeutique. Une hormonothérapie intermittente était associée à de meilleurs résultats sur la fonction érectile qu'une hormonothérapie continue.ConclusionL'altération de la qualité de vie des patients âgés liée aux symptômes urinaires et à l'évolution de la maladie prostatique est aggravée par l'apparition de la DE. Le développement de médicaments efficaces sur la DE et sur les symptômes de l'HBP et/ou du CaP prend alors tout son sens.