IntroductionLes injections intravitréennes (IVT) s’accompagnent d’une hypertonie oculaire (HTO) immédiate. Le but de cette étude est d’évaluer cette HTO ainsi que l’efficacité d’un traitement hypotonisant prophylactique.MéthodesIl s’agit d’une étude prospective de 210 IVT d’anti-Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF) (0,05 mL). Elles ont été divisées en cinq groupes : groupe 1 : pas de traitement hypotonisant (n = 50); groupe 2 : apraclonidine 1 % (n = 50); groupe 3 : acétazolamide (n = 50); groupe 4 : association fixe brimonidine + timolol (n = 30); groupe 5 : association fixe dorzolamide + timolol (n = 30). La pression intraoculaire (PIO) était mesurée au tonomètre de Perkins avant l’IVT, immédiatement après (T1), 15 minutes (T15) et T45 minutes après (T45).RésultatsLe pic moyen de PIO dans le groupe 1 est de 46,4 ± 4,8 mmHg à T1, de 21,2 ± 5,7 mmHg à T15 et de 16 ± 4,3 mmHg à 45. L’apraclonidine 1 % ainsi que les deux associations fixes permettent une réduction significative de la PIO à tous les temps, de l’ordre de 9 mmHg à T1. La réduction de la PIO sous acétazolamide n’est pas significative à T1 (−1,6 mmHg,p = 0,12), elle le devient uniquement à T15 et T45 (respectivement,p = 0,011 etp = 0,015).ConclusionsLe pic d’HTO post-IVT est très élevé et transitoire en l’absence de traitement. L’acétazolamide s’avère non efficace dans la prévention de ce pic au contraire des traitements topiques testés. L’utilisation des associations fixes testées, bien qu’efficaces, n’apporte pas de gain significatif versus l’apraclonidine 1 % au pic à T1. La prévention de l’HTO aiguë post-IVT paraît licite pour des procédures multiples, notamment chez des patients glaucomateux.