Grâce à la stabilisation psychiatrique apportée par les traitements neuroleptiques, les femmes schizophrènes peuvent maintenant mener à terme une grossesse. Les effets secondaires digestifs des neuroleptiques classiques sont bien décrits chez l’adulte. En revanche, les neuroleptiques atypiques, indiqués en cas de schizophrénie chronique sévère avec résistance ou intolérance majeure aux neuroleptiques classiques, présentent des effets indésirables peu connus chez le nouveau-né. Nous rapportons l’observation d’un nouveau-né à terme macrosome dont la mère avait reçu un traitement par clozapine seule (Leponex®) de façon dégressive au cours de sa grossesse et qui avait présenté à 24 h de vie un syndrome occlusif ayant nécessité une hospitalisation en service de chirurgie digestive pendant plus de 2 semaines. La propriété anti-cholinergique de cette molécule associée à une concentration plasmatique élevée et une demi-vie allongée chez ce nouveau-né ont été mises en cause. Il s’agit d’un des rares cas décrits d’occlusion digestive néonatale fonctionnelle et transitoire associée à la prise isolée de clozapine en cours de grossesse et de la seule observation avec dosages sanguins néonatals de clozapine et de son métabolite depuis 1994. Une surveillance digestive rigoureuse s’impose en période néonatale chez les enfants exposés in utero à la clozapine et l’introduction retardée d’une alimentation entérale après l’élimination du méconium et en l’absence de distension abdominale se discute.