L’étude des conséquences affectives de la stimulation cérébrale profonde des noyaux gris centraux, et notamment du noyau subthalamique, dans la maladie de Parkinson fournit un modèle unique pour étudier les rôles fonctionnels de ces structures au cours des processus émotionnels chez l’Homme. En effet, en plus de constituer une avancée thérapeutique notamment pour les patients parkinsoniens sévèrement handicapés, la SCP est une technique permettant de moduler de manière sélective et focale l’activité des structures ciblées par la chirurgie. Or, un nombre croissant de travaux mettent en évidence la présence de troubles émotionnels suite à la stimulation cérébrale profonde du NST. Dans ce contexte, en prenant pour cadre conceptuel la position multi-componentielle des processus émotionnels définis dans l’article compagnon proposé dans le présent numéro, l’objectif de cette revue consiste à fournir un synopsis des études ayant investigué les capacités de traitement des émotions dans la maladie de Parkinson après stimulation cérébrale profonde du NST. Cette revue permet de conclure que plusieurs composantes émotionnelles seraient perturbées après stimulation cérébrale profonde du NST dans la maladie de Parkinson : le sentiment subjectif, l’activation neurophysiologique et l’expression motrice. Après avoir exposé les limites inhérentes à ce modèle d’étude, nous discuterons le rôle fonctionnel du NST (et des circuits striato-thalamo-corticaux dans lesquels il est impliqué) dans le traitement des émotions chez l’Homme. Nous proposons que les circuits striato-thalamo-corticaux sont impliqués dans le traitement des émotions et que le NST joue un rôle central dans l’architecture neuronale émotionnelle.