L’œsophagite radique aiguë désigne l’ensemble des manifestations œsophagiennes (odynophagie, dysphagie) survenant dans les 90 jours suivant le début de la radiothérapie. Conséquence fréquente des irradiations thoraciques, sa sévérité peut être quantifiée selon les échelles du Radiation Therapy Oncology Group (RTOG) et Common Terminology Criteria for Adverse Events (CTCAE). Les facteurs de risque cliniques identifiés dans la littérature sont l’âge, le sexe féminin, l’indice de performance initial, l’indice de masse corporelle pré-thérapeutique, l’existence d’une dysphagie pré-thérapeutique, le stade tumoral et ganglionnaire, la dose délivrée, la radiothérapie accélérée hyperfractionnée, la chimiothérapie concomitante et la réponse au traitement. Certains paramètres dosimétriques prédictifs semblent pertinents : dose moyenne, volumes recevant 20 Gy (V20Gy), 30 Gy (V30Gy), 40 Gy (V40Gy), 45 Gy (V45Gy), et 50 Gy (V50Gy). L’amifostine est le seul radioprotecteur ayant fait la preuve (niveau C) d’une efficacité contre l’œsophagite, selon la recommandation de grade III de l’European Society of Medical Oncology (ESMO), mais son autorisation de mise sur le marché reste limitée à la prévention de la mucite des cancers ORL. La prise en charge médicale est peu codifiée : régime excluant les aliments irritants, traitement d’un reflux gastro-œsophagien, traitement antalgique selon les paliers de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), traitement de la déshydratation et de la dénutrition (alimentation entérale).