En l’absence de définition admise par les classifications internationales, l’apathie est généralement appréhendée comme un trouble de la motivation dont les répercussions cognitives, émotionnelles et comportementales impactent sur le quotidien. Associée à un pronostic péjoratif indépendamment de la maladie sous-jacente, l’apathie suscite un intérêt croissant au regard des publications dans ce domaine. Parmi celles-ci, les résultats des travaux visant à caractériser les bases neurales de l’apathie permettent de mieux appréhender le concept. La première partie de cet article collige les résultats des bases neurales sous-tendant l’apathie dans les démences dégénératives et la maladie de Parkinson. Les résultats ne sont pas unanimes et ne permettent pas de mettre en évidence un réseau systématiquement reproductible entre les études. Cette variation est la conséquence des différentes méthodes employées qui concernent notamment les aspects d’approche théorique, les outils d’évaluations et leurs score-seuils, les variables d’ajustements avec en premier lieu les troubles cognitifs, les traitements médicamenteux et les co-morbidités psychiatriques (dépression et autres troubles psycho-comportementaux). Néanmoins, il semble que certaines structures sont fréquemment rencontrées dans les résultats. La seconde partie souligne les principaux rôles de ces structures cérébrales avec un rôle prépondérant dans les mécanismes d’initiation et d’orientation des comportements orientés vers un but, d’adaptabilité aux variations des contingences environnementales, notamment la persévérance à l’effort et d’apprentissage ainsi que dans le ressenti émotionnel et sa régulation. Située au carrefour de la motivation, de la cognition et de l’émotion, l’apathie est un symptôme fréquent et handicapant dans les maladies dégénératives. L’étude de ses bases neurales retrouve le cortex préfrontal et ses connexions avec les autres structures du système limbique.