Les épidémies de choléra à La Réunion au XIX e siècle
Auteurs : Gaüzère BA1, Aubry PLe choléra a atteint pour la première fois l’île Bourbon (île de La Réunion) en janvier 1820, importé par le Pivert, en provenance de l’île Maurice. L’épidémie avait touché Maurice en novembre 1819 lors de l’accostage de la frégate anglaise La Topaze, venant de Calcutta. Lors de cette épidémie, le docteur François-Auguste Vinson démontra le caractère transmissible du choléra. La Réunion « échappa » aux épidémies de 1854 et 1856 qui touchèrent Maurice, grâce à des mesures sanitaires drastiques.
La maladie toucha l’île une deuxième fois, le 6 mars 1859. Le Mascareignes, qui revenait de la côte d’Afrique de l’Est avec des « engagés », obtint la libre pratique, malgré la présence de cholériques à bord. Le capitaine d’Agnel et le subrécargue Menon avaient affirmé au médecin arraisonneur l’absence de choléra, alors qu’un rapport d’autopsie du chirurgien de la marine Alfred Vaillant concluait dès le départ de la côte africaine au choléra. Ce rapport ne fut pas remis au médecin arraisonneur. Le choléra se répandit dans l’île, atteignant les populations les plus pauvres, en particulier les affranchis. Le docteur Petit, médecin en chef de la marine, directeur du service de santé, reçut, au cours de l’épidémie, les aveux de fraude de Menon. Le 24 janvier 1860, un procès « en recherche de responsabilité sanitaire » s’ouvrit à La Réunion. Il se termina le 1er février par un acquittement général, certains médecins de l’île niant la contagiosité du choléra.