IntroductionLa myopie forte est la première cause de néovascularisation choroïdienne chez les patients de moins de 50 ans. Malgré l’absence d’étude prospective, l’injection intravitréenne d’anti-VEGF est largement utilisée dans cette indication. Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité du bévacizumab en injections intravitréennes utilisé en première intention pour le traitement de néovaisseaux choroïdiens rétro- et juxtafovéolaires du myope fort.Patients et méthodesNous rapportons les résultats d’une étude rétrospective incluant les patients myopes forts atteints de néovaisseaux rétro- et juxtafovéolaires traités en première intention par injections intravitréennes de 1,25 mg (0,05 cm3) de bévacizumab ou Avastin®à l’hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, entre janvier 2009 et juin 2010. La visite initiale comportait pour chaque patient un interrogatoire à la recherche d’un syndrome maculaire, une mesure de l’acuité visuelle, une mesure de la pression intraoculaire, un fond d’œil, une angiographie à la fluorescéine et une optical coherence tomography (OCT) maculaire. Les patients étaient suivis chaque mois et retraités en cas de persistance ou récidive de l’exsudation néovasculaire.RésultatsHuit yeux de huit patients présentant un néovaisseau choroïdien naïf de tout traitement ont été traités et suivis au minimum 12 mois avec un suivi moyen de 19 mois. L’âge moyen des patients était de 49 ans avec une erreur réfractive moyenne de −11 dioptries. Dans 75 % des cas, une fibrose du néovaisseau a été obtenue à 12 mois pour une moyenne de trois injections. À un an, tous les patients sauf un avaient stabilisé ou amélioré leur vision. Les métamorphopsies avaient disparu dans plus de 50 % des cas après la première injection et dans 100 % des cas à un an. Aucun effet indésirable n’a été constaté au cours du suivi.ConclusionDans ce travail, l’injection intravitréenne de bévacizumab ou Avastin®semble efficace et bien tolérée dans le traitement des néovaisseaux choroïdiens rétro- et juxtafovéolaires naïfs du myope fort. Il persiste, cependant, de nombreuses incertitudes quant à l’utilisation hors AMM des anti-VEGF dans cette indication. Des études prospectives à grande échelle pourront peut-être, un jour, nous apporter des réponses plus précises.