Le risque de récidive des lésions d’endométriose profonde est réel et problématique. Le principal facteur de récurrence apparaît être une chirurgie d’exérèse incomplète. Un effort doit donc être fait lors de la chirurgie initiale pour atteindre l’objectif de résection complète des lésions. Si toutes les compétences chirurgicales ne sont pas réunies pour obtenir ce résultat, il est préférable d’adresser la patiente dans un centre dont l’expertise en la matière est reconnue plutôt que de réaliser une chirurgie incomplète. Il est cependant, envisageable de moduler cet objectif en fonction des symptômes rapportés, en particulier lorsque est associée une atteinte postérieure asymptomatique (vagin et/ou rectum) à une atteinte antérieure (vessie). Cette stratégie de n’opérer que les lésions symptomatiques ne semble pas augmenter le risque de récidive. Le blocage de la fonction ovarienne en postopératoire est également intéressant pour réduire le risque de récidive, en l’absence de désir de grossesse. En situation de récidive, il faut avoir à l’esprit que l’endométriose n’est pas un cancer et que la récidive ne va pas conduire au décès des patientes. Seules les récidives symptomatiques doivent conduire à une prise en charge qui sera adaptée en fonction de nombreux paramètres : intensité des symptômes, localisation de la récidive, risque chirurgical, désir de grossesse, etc. Le traitement médical peut alors être tenté. Dans ce contexte, l’évaluation du rapport bénéfice risque d’une nouvelle chirurgie est indispensable. Si l’option chirurgicale est retenue, il peut être intéressant de discuter la réalisation d’une hystérectomie non conservatrice avec l’exérèse des lésions profondes, notamment après 40 ans et/ou en cas d’adénomyose associée, en tenant compte des risques induits par une castration précoce, en particulier cardiovasculaires.