La toxicité aiguë, mais surtout tardive, est une préoccupation majeure du radiothérapeute. Ici, nous décrivons le cas d’une patiente qui a souffert d’un exanthème prurigineux radio-induit aigu en lien avec un infiltrat dermo-épidermique d’éosinophiles retrouvé à la biopsie cutanée, le syndrome EPPER (eosinophilic polymorphic pruritic eruption associated with radiotherapy). Une patiente atteinte d’un cancer de l’endomètre traité par chirurgie, puis radiothérapie, a souffert le lendemain de la dernière séance d’une éruption généralisée, érythémateuse, polymorphe, prurigineuse s’étendant sur tout le corps (pubis, thorax, membres supérieurs et inférieurs, visage, cou, oreilles). La biopsie cutanée a objectivé une dermo-épidermite de l’interface avec un infiltrat de nombreux polynucléaires éosinophiles associé à des éléments lymphohistiocytaires périvasculaires posant ainsi le diagnostic d’un syndrome EPPER. Quelques cas sont rapportés dans la littérature, mais Rueda et al. en ont donné la description princeps (Rueda et al., 1999)[1]. Il peut apparaître pendant ou dans les suites (jusqu’à neuf mois et demi) de la radiothérapie dans de nombreuses localisations tumorales, avec une nette prédominance pour les carcinomes du col utérin et du sein. La physiopathologie reste inconnue. Le traitement est essentiellement symptomatique et consiste en la prescription d’anti-histaminiques, de dermocorticoïdes, voire de corticoïdes oraux, ou de photothérapie, mais il peut être résolutif spontanément. La prévalence de ce syndrome est probablement largement sous-évaluée en raison de son caractère polymorphe et de son apparition parfois à distance de la radiothérapie. Sa connaissance nous permet de mieux informer et traiter les patients.