Un envahissement placentaire anormal du myomètre (placenta accreta) voire de la séreuse utérine ou des organes de voisinage (placenta percreta) entraîne un risque hémorragique lors de l’accouchement. Les principaux facteurs de risque sont les antécédents de césarienne, le placenta praevia, l’âge maternel supérieur à 35 ans, le tabagisme actif et tout geste invasif utérin. En cas de suspicion échographique de placenta accreta, basée essentiellement sur la présence de lacunes placentaires, une IRM peut être réalisée. Une suspicion anténatale d’accreta permet d’orienter la patiente vers une équipe entraînée et disposant d’un plateau technique performant. La programmation de la naissance permet de réduire la morbidité des placentas accreta. Le traitement peut être soit radical, consistant en une césarienne-hystérectomie, soit conservateur avec préservation utérine et placenta in utero. Si le traitement conservateur permet de préserver la fertilité, il a aussi un intérêt dans la réduction des pertes sanguines et de la morbidité de l’hystérectomie péripartum. Ses principaux inconvénients sont les risques infectieux et d’hémorragie secondaire, la survenue de pertes vaginales chroniques et un suivi contraignant par sa durée et la répétition des consultations. La fertilité après traitement conservateur est encore peu décrite dans la littérature mais encourageante, avec des cas de grossesses ultérieures avec une récidive non systématique d’accreta. L’embolisation des artères utérines a démontré un intérêt dans les hémorragies de la délivrance en cas d’accreta. La prise en charge est multidisciplinaire et doit être expliqué clairement aux patientes. Le type de traitement est déterminé par les antécédents des patientes, les constatations opératoires et les saignements péripartum.