Le trouble bipolaire est de plus en plus considéré comme une pathologie multidimensionnelle, comprenant à la fois des déterminants psychiques et somatiques. Si les variations thymiques interpellent en premier lieu dans cette maladie, du fait de leur caractère quelquefois spectaculaire, il paraît essentiel de rappeler qu’une symptomatologie organique sévère lui est souvent associée. En effet, les comorbidités somatiques assombrissent de façon considérable l’évolution des troubles de l’humeur et diminuent l’espérance de vie des patients, d’une durée estimée de 25 à 30 ans, plus particulièrement suite à l’apparition de désordres cardio-métaboliques. Dans cette revue, les auteurs précisent les données épidémiologiques relatives aux comorbidités cardio-métaboliques du trouble bipolaire avant d’aborder la question encore controversée des mécanismes étiologiques et physiopathologiques de cette association délétère. Même si aujourd’hui les données scientifiques portant sur les relations entre trouble bipolaire et pathologies cardiométaboliques restent préliminaires, il semble indispensable de considérer avec attention cette co-occurrence, notamment afin d’améliorer la prise en charge de ces patients par une approche pluridisciplinaire.