Le système lymphatique est largement distribué parmi l’ensemble des vertébrés. Les vaisseaux de la circulation lymphatique assurent la collecte du liquide interstitiel évalué à 20 % du poids du corps, puis son drainage avec formation de la lymphe. Ce liquide s’écoule par les voies interstitielles prélymphatiques dans les capillaires lymphatiques initiaux dont les cellules endothéliales chevauchantes sont accrochées aux fibres collagènes et élastiques par des filaments d’ancrage. L’endothélium des précollecteurs et collecteurs forme des valves orientant le sens du flux de la lymphe. Entre les valves, les lymphangions contractiles propulsent la lymphe dont le flux joue un rôle déterminant dans la maintenance du réseau lymphatique. Les cellules endothéliales sont habituellement identifiées par l’expression de la podoplanine, LYVE-1 et VEGFR-3. Au cours du développement, chez l’embryon de souris, les cellules endothéliales lymphatiques émergent de la paroi dorso-latérale des veines cardinales. Elles migrent ensuite dans le mésenchyme embryonnaire pour former les sacs lymphatiques embryonnaires. Les facteurs Prox1, Sox18 et COUP-TFII ont un rôle essentiel dans cette spéciation endothéliale, les voies de signalisation VEGF-C/D et du récepteur VEGFR3 dans la migration et la prolifération des cellules. La formation des valves est sous la dépendance de FoxC2. Dans les cancers, les cellules tumorales, stromales ou pro-inflammatoires contribuent à la lymphangiogenèse par la sécrétion de facteurs de croissance lymphangiogènes (VEGFs, FGFs, PDGFs, angiopoïétines, HGF, IGFs). Récemment il a été montré que certaines populations cellulaires d’origine médullaire, cellules souches ou progénitrices mais aussi myélo-monocytaires, pouvaient être à l’origine d’une néolymphangiogenèse.