IntroductionNous souhaitons aborder le sujet de la réfraction chez le patient pseudoxanthome élastique (PXE). Nous voulons savoir si le PXE s’accompagne d’une myopie, tout comme le syndrome de Marfan, autre pathologie du tissu élastique.Patients et méthodesNous avons réalisé une étude transversale chez 53 patients PXE consécutifs (21 hommes, 32 femmes, âge moyen 50 ans ± 16) de septembre 2009 à juin 2011 appariés sur l’âge et le sexe avec 53 témoins. Pour chaque patient, nous avons mesuré l’équivalent sphérique, l’acuité visuelle, la kératométrie (KM), la longueur axiale (LA) et la puissance du cristallin de chaque œil. Les résultats ont été comparés avec le testtde Student.RésultatsNotre population PXE avait une myopie moyenne de –0,98 dioptrie versus –0,33 pour la population témoin (p < 0,0093). Cette myopie n’était pas liée à une augmentation de la longueur axiale (23,9 versus 23,69 ;p = 0,236), ni à une cornée plus courbe (43,53 versus 43,44 ;p = 0,68), ni à une puissance cristallinienne plus faible (22,03 versus 21,71 ;p = 0,225).DiscussionLe PXE provoque une calcification des fibres élastiques dans plusieurs tissus (peau, rétine, parois vasculaires). Or, il n’y a pas de fibre élastique ni dans la cornée ni dans le cristallin, mais dans la zonule. Celle-ci pourrait être pathologique chez le patient PXE et expliquer une position du cristallin plus en avant que chez nos patients témoins.ConclusionLe PXE s’associe à une myopie significativement plus élevée que dans une population saine. Des études intégrant plus de patients avec une évaluation de la profondeur de la chambre antérieure et une étude histologique de la zonule pourraient aider à comprendre cette tendance à la myopie.