IntroductionLes méningites bactériennes constituent la première cause de surdité neurosensorielle acquise. Depuis les années 1990, les implants cochléaires (IC) sont utilisés chez des enfants présentant des surdités profondes avec des résultats encourageants. Le but de cette étude était d’analyser les performances audiophonologiques des enfants ayant bénéficié d’une implantation cochléaire après une méningite bactérienne pour en évaluer le bénéfice.Patients et méthodesÉtude rétrospective des enfants implantés entre 1990 et 2009 pour une surdité bilatérale sévère à profonde consécutive à une méningite bactérienne.RésultatsSeize enfants (6 garçons, 10 filles) ont été inclus. Les germes responsables étaient le pneumocoque (8 cas), le méningocoque (2 cas) etHaemophilus influenzae(4 cas). Le délai moyen entre la méningite et la survenue de la surdité était de 8,3 mois et le délai moyen entre la méningite et l’implantation était de 2 ans et 3 mois. Douze enfants présentaient un aspect de labyrinthite avec une ossification partielle cochléaire ou vestibulaire sur la tomodensitométrie préopératoire.DiscussionTreize enfants (72 %) avaient développé une surdité précoce, dans les 3 mois suivant la méningite, alors que 3 autres avaient dégradé leur audition plus de 10 mois après. Après implantation, 11 enfants ont une intelligibilité proche de la normale et une utilisation optimale de l’implant alors que 5 enfants n’avaient présenté qu’un bénéfice partiel.ConclusionAprès une méningite bactérienne, la surveillance audiologique rapprochée doit être maintenue plusieurs années. En cas de surdité profonde bilatérale et de modification du signal labyrinthique sur l’imagerie par résonance magnétique, un IC doit être proposé rapidement avant une ossification cochléaire ou vestibulaire. L’IC est le traitement de référence des surdités post-méningitiques.