La trapézectomie totale avec tendinoplastie de suspension reste l’une des techniques les plus utilisées dans la rhizarthrose. Mais elle n’empêche pas complètement le collapsus de l’espace trapézien. Nous avons voulu savoir si l’adjonction d’un espaceur en pyrocarbone permettait de conserver cette hauteur et d’augmenter la force. Nous avons comparé deux séries appariées sur le sexe, l’âge, le travail manuel et le côté dominant. Chaque groupe comportait 23 rhizarthroses, d’âge moyen 62 ans. La technique consistait en une trapézectomie totale et ligamentoplastie de suspension par un fil de Gore-Tex®, sans (groupe A) ou avec association d’un implant Pi2®(groupe B). Le recul était de 25 mois pour le groupe A et 15 mois pour le groupe B. La hauteur de l’espace trapézien était conservée à 81,5 % dans le groupe B contre 61,6 % dans le groupe A. L’hyperextension de l’articulation métacarpo-phalangienne était mieux corrigée dans le groupe B. Entre le groupe A et le groupe B, aucune différence n’a été mise en évidence concernant la douleur (EVA 1 versus 1,6/10), la mobilité (opposition 9,44 versus 9,31 ; ouverture commissurale 35,2° versus 37,2°) ou la force (Jamar 19,1 kg/F versus 16,8 kg/F, Pinch 4,35 kg/F versus 4,67 kg/F). Le score DASH était respectivement de 16,9 et de 25,1/100. Nous déplorions trois syndromes douloureux régional complexe dans le groupe A et sept subluxations radiologiques de l’implant dans le groupe B. La trapézectomie totale avec ligamentoplastie de suspension a donné des résultats satisfaisants dans nos deux séries. L’implant Pi2®semble permettre de mieux conserver la hauteur de la loge trapézienne, sans avantage fonctionnel, au prix d’un risque de luxation.