ObjectifÉvaluer les complications du curage ganglionnaire réalisé après exérèse du ganglion sentinelle chez des patients atteints de mélanome.Patients et méthodesÉtude rétrospective monocentrique réalisée entre 2001 et 2009. Tous les patients présentant un mélanome avec un ganglion sentinelle envahi et ayant eu secondairement un curage ganglionnaire ont été inclus.RésultatsSoixante-quatorze patients ont eu un curage ganglionnaire après confirmation d’une micro- ou macrométastase sur le ganglion sentinelle. La localisation du curage ganglionnaire était axillaire dans 51 % des cas, inguinale dans 43 %, cervicale dans 5 % et poplitée dans 1 %. Un envahissement d’un ou plusieurs ganglions retirés lors du curage était noté dans 12 cas (16 %). La durée médiane de suivi après le curage était de 41,5 mois (3–135 mois). Quarante-sept patients (64 %) ont présenté au moins une complication du curage. Les principales complications précoces étaient : infection postopératoire (n = 9 ; 12 %), lymphocèle (n = 22 ; 30 %), lymphorrhée (n = 9 ; 12 %), hémorragie ou hématome postopératoire (n = 6 ; 8 %), désunion de cicatrice (n = 7 ; 9 %). Les principales complications tardives étaient : lymphœdème (n = 30 ; 41 %), complication articulaire (n = 10 ; 14 %), cicatrice fibreuse (n = 11 ; 15 %), douleur (n = 6 ; 8 %), trouble de sensibilité (n = 6 ; 8 %). Deux patients ont dû être réhospitalisés à cause des complications du curage. Le taux de complications était de 53 % pour les curages axillaires et 81 % pour les curages inguinaux (p = 0,02).ConclusionLe curage ganglionnaire qui est actuellement réalisé de façon systématique après l’exérèse d’un ganglion sentinelle envahi est associé à une morbidité importante. Son intérêt en termes de survie reste à démontrer.