Comment optimiser la prise en charge des crampes musculaires?
Auteurs : Drouet A1La crampe musculaire correspond à une décharge répétitive à haute fréquence (200 à 300 Hz) de potentiels d'unité motrice qui proviendrait d'une excitabilité anormale des terminaisons nerveuses motrices intramusculaires. La majorité de la population est concernée à des degrés divers, notamment certains jeunes (femme enceinte, sportif) ou plus encore les personnes âgées (50 % après 65 ans). La prise en charge doit débuter par une analyse du terrain et des caractéristiques de la crampe, suivie d'un examen neurologique et général. C'est leur caractère invalidant et/ou les anomalies de l'examen qui justifient la réalisation d'un électroneuromyogramme et des examens biologiques. Si la majorité des crampes sont idiopathiques ou liées à des facteurs métaboliques ou toxiques, il faut chercher une atteinte neuropathique, radiculaire ou plexique, une hyperactivité nerveuse périphérique (neuromyotonies, myokymies) et une sclérose latérale amyotrophique qui peut se révéler par un syndrome crampes-fasciculations. Le traitement repose sur la prise en compte de la cause ou des facteurs favorisants éventuels et les moyens physiques (étirements passifs), car le traitement médicamenteux a un intérêt limité, du fait de la toxicité des médicaments (sels de quinine) ou de leur faible activité (naftidrofuryl, diltiazem, vitamines B, gabapentine). Une crampe isolée ne justifie pas de traitement.