ObjectifsÉtudier les aspects épidémiologiques, cliniques, bactériologiques et évolutifs des méningites bactériennes néonatales et analyser les facteurs de mauvais pronostic de cette affection.Patients et méthodesAnalyse rétrospective de 44 cas de méningite bactérienne néonatale observés dans un service de pédiatrie entre janvier 1996 et décembre 2010. Ont été inclus les nouveau-nés d’âge inférieur à 29 j, hospitalisés pour une méningite bactérienne retenue sur la présence d’une bactérie dans le liquide céphalorachidien (LCR) ou une pléiocytose supérieure à 50 éléments blancs/mm3 avec une prédominance des polynucléaires neutrophiles et une protéinorachie supérieure à 1,2 g/L.RésultatsLa prévalence des méningites bactériennes néonatales a été de 0,49 pour 1000 naissances vivantes. Les enfants étaient des prématurés dans 20,4 % des cas et de faible poids de naissance dans 13,6 % des cas. Les principaux signes à l’admission avaient été la fièvre (43,2 %), le refus de téter (20,4 %), des convulsions (18,2 %) et une détresse respiratoire (13,6 %). La culture du LCR avait été positive dans 36,4 % des cas et le streptocoque du groupe B avait été le plus fréquemment isolé (62,5 %) suivi parEscherichia coli(12,5 %). L’association céfotaxime-ampicilline-gentamicine avait été utilisée en première intention dans tous les cas. L’ofloxacine avait été associée à l’antibiothérapie initiale pendant les 5 premiers jours dans 20,4 % des cas. Le taux de mortalité avait été de 15,9 % et le taux des séquelles neurosensorielles chez les survivants était de 21,6 %. La prématurité, le faible poids de naissance, l’état de choc, la détresse respiratoire et une pléiocytose inférieure à 500 éléments blancs/mm3 étaient les principaux facteurs de mauvais pronostic. L’adjonction de l’ofloxacine à l’antibiothérapie initiale était associée à une diminution du taux de séquelles neurosensorielles chez les survivants (11 % vs 25 %,p = 0,042).ConclusionCette étude souligne la gravité des méningites bactériennes néonatales avec des taux de mortalité et de séquelles neurosensorielles élevés surtout chez les prématurés et les faibles poids de naissance. Un diagnostic précoce et une antibiothérapie efficace sont nécessaires pour améliorer le pronostic.