Le consensus actuel indique que la vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) ne nécessite aucun bilan allergologique à visée prédictive et est parfaitement tolérée chez les allergiques aux protéines de l’œuf. Toutefois, les injections de ce vaccin, élaboré à partir de cellules embryonnaires de poulet, sont souvent écartées par la crainte d’un accident anaphylactique, alors même que la vaccination ROR est recommandée par les autorités de santé, spécialement en période de recrudescence de rougeole. L’intradermoréaction au ROR, effectuée dans un but prédictif avant un rappel de vaccination, avait été positive en lecture immédiate chez un enfant de 12 ans souffrant d’une allergie grave à l’œuf. Le bilan allergologique avait mis en évidence une sensibilisation à la gélatine mais l’enfant avait parfaitement toléré l’injection de rappel du ROR effectuée selon un protocole d’induction de tolérance. La gélatine, un stabilisant présent dans de nombreux vaccins, est parfois responsable de réactions d’hypersensibilité allergique immédiates. Devant une réaction à l’injection du vaccin ROR, il faut donc penser également à cette molécule. La vaccination ROR est possible et bien tolérée en cas d’hypersensibilité immédiate allergique aux protéines de l’œuf, y compris lorsque cette allergie est associée à une sensibilisation contre la gélatine.