En pratique quotidienne, les fortes doses par séance restent déconseillées car source de lésions tardives des tissus sains. Les techniques avancées de la radiothérapie moderne et la constatation que certaines tumeurs pourraient avoir une sensibilité au fractionnement proche de celle des tissus sains remettent à l’ordre du jour la question des schémas hypofractionnés. L’estimation du rapport α/β nécessite des données cliniques rigoureuses et nombreuses, comportant idéalement des patients traités avec des doses par fraction et des doses totales ayant varié indépendamment. La repopulation tumorale doit être prise en compte lorsque l’étalement est modifié. Malgré les discordances entre publications, les rapports α/β du cancer de la prostate et du cancer du sein (en situation postopératoire) seraient respectivement de l’ordre de 2,5 Gy et de 4 Gy. S’il est encore trop tôt pour changer nos pratiques habituelles, le temps est venu pour construire des essais contrôlés comparant différents schémas de fractionnement.