Les vulvodynies provoquées représentent la première cause de dyspareunie avant la ménopause. Les brûlures ou douleurs ressenties au cours des vulvodynies correspondent à une douleur neurogène à laquelle s’ajoutent selon les cas une hypersensibilité de la muqueuse vulvaire (le plus souvent vestibulaire), un dysfonctionnement des muscles périnéaux, un trouble de la perception générale de la douleur et/ou un syndrome douloureux associé tel que fibromyalgie, glossodynie, cystite interstitielle… Les infections vaginales telles que candidoses et vaginoses représentent des facteurs de risque importants. Les patientes sont souvent décrites comme vulnérables, pessimistes, avec un sentiment de culpabilité vis-à-vis de leur partenaire et une tendance à surestimer la douleur, ce qui entraîne des réactions catastrophiques de dramatisation de la douleur (rumination, amplification, désespoir) et des conduites d’évitement (modèle peur-évitement). Le diagnostic repose sur l’interrogatoire, l’examen clinique (test du coton-tige) et l’élimination d’une infection vaginale. La prise en charge est multidisciplinaire associant des soins locaux (émollients, anesthésiants, hormonothérapie locale si besoin), des séances de kinésithérapie vaginale spécialisées, un traitement médicamenteux de la douleur à l’aide d’antidépresseurs (amitriptyline…) ou d’anticonvulsivants (prégabaline…) et une prise en charge psycho-sexologique.