But de l’étudeLe mal perforant plantaire est une complication classique et fréquente d’une pathologie élevée au rang de pandémie par l’OMS : le diabète. Bien que couramment rencontré dans la pratique médicale, le mal perforant reste mal compris dans sa physiopathologie. Son traitement est généralement long et décevant, se soldant trop souvent par une amputation. Paradoxalement, la littérature médicale est très pauvre, s’agissant des approches chirurgicales du mal perforant plantaire. En dehors des cas de lésions d’origine vasculaire qui nécessite surtout une technique de revascularisation, nous avons expérimenté une approche originale permettant le traitement chirurgical d’un mal perforant patent. Il s’agit de corriger l’architecture du pied afin de mieux répartir les points d’appui plantaires. Nous effectuons des ostéotomies de soustraction en amont du mal perforant afin de redresser l’axe osseux déformé. L’appui total est prescrit dès le lendemain de l’intervention dans la quasi-totalité des cas.Patients et méthodesNous avons évalué l’efficacité de ce traitement chirurgical conservateur innovant sur les maux perforants des têtes de métatarsiens en le comparant avec le traitement médical classique. Deux groupes de patients ont donc été analysés dans une étude comparative rétrospective afin de déterminer si l’utilisation de cette technique chirurgicale apporte un bénéfice au patient. Les critères étudiés étaient la durée de cicatrisation, le taux de récidive, le taux d’amputation et le taux d’échec global du traitement, représenté par la survenue de l’événement « récidive ou amputation ».RésultatsToutes les différences retrouvées ont été en faveur de la technique chirurgicale avec notamment des différences significatives sur la durée de cicatrisation, le taux d’amputation et le taux de survenue de l’événement « récidive ou amputation ». La différence de taux de récidive était également nettement en faveur du groupe chirurgical, mais non significative.ConclusionLe traitement chirurgical conservateur par ostéotomie proximale est donc une technique innovante qui permet une amélioration significative de la durée de cicatrisation et des suites du traitement des maux perforants chez le patient diabétique non artéritique.