IntroductionLa dermite livédoïde de Nicolau est liée à des embolies médicamenteuses dans le lit artériel cutané, généralement après injection intra-artérielle accidentelle. Nous en rapportons un cas surprenant par sa survenue tardive après des injections de mésothérapie.ObservationUn homme de 53 ans, aux seuls antécédents de tendinopathies pour lesquels il recevait des séances de mésothérapie, consultait pour des lésions livédoïdes de la face antéro-interne du genou avec une nécrose centrale. Une dernière cure de mésothérapie avait été réalisée trois semaines auparavant pour une tendinite sous-rotulienne gauche, avec une injection intradermique de procaïne et de piroxicam qui avait été intensément douloureuse, de façon inhabituelle. L’examen clinique montrait d’autres lésions livédoïdes à la face externe de la cheville gauche et des lésions purpuriques des pulpes des orteils du pied gauche. Le bilan biologique était sans particularité. Les biopsies cutanées du pourtour livédoïde de la lésion montraient, au sein du derme, des emboles artériolaires d’un matériel amorphe oblitérant les lumières artériolaires. L’aspect clinique des lésions cutanées après la mésothérapie nous a fait évoquer le diagnostic de dermite livédoïde de Nicolau.DiscussionLa dermite de Nicolau est une complication cutanée décrite comme survenant essentiellement à la suite d’injections intramusculaires. Le cas rapporté est particulier car il s’agit d’une dermite de Nicolau survenue à la suite d’une séance de mésothérapie – laquelle utilise un mode d’injection intradermique. Or, on ne trouve dans la littérature médicale que quelques rares cas d’injections sous-cutanées ayant induit des dermites de Nicolau, et pas d’injection intradermique. Dans le cas présent, l’aspect sémiologique des lésions et l’analyse histologique sont en faveur d’une injection accidentelle d’un produit à destination cutanée dans une artériole, provoquant son oblitération. La mésothérapie semble donc pouvoir induire une dermite de Nicolau.