IntroductionLes cellulites orbitaires de l’enfant sont le plus souvent secondaires à une ethmoidite. Nous proposons une série descriptive de quatre cas pédiatriques de cellulite orbitaire atypique d’origine non sinusienne.Patients et méthodesUne enfant de quatre jours présentait une tuméfaction du canthus médial avec cellulite préseptale sur dacryocystocèle congénitale bilatérale. Le second patient âgé de huit ans consultait pour un tableau de conjonctivite infectieuse puis de cellulite préseptale, sans sinusite. Les prélèvements conjonctivaux révélaient une infection àN. gonorrheae. Un autre enfant âgé de cinq mois présentait larmoiement, exophtalmie, œdème palpébral et fièvre. Il s’agissait d’une dacryocystite étendue à l’ethmoïde compliquée d’abcès sous-periosté responsable d’un effet de masse sur le globe. Enfin, un patient de dix ans était adressé pour œdème palpébral inflammatoire et exophtalmie non axile. L’imagerie révélait une masse tumorale, évoquant le diagnostic de rhabdomyosarcome qui sera confirmé à l’anatomopathologie.DiscussionLe bilan étiologique d’une cellulite orbitaire permet de ne pas méconnaître une cause non sinusienne telle qu’une infection des voies lacrymales, une conjonctivite à germes atypiques, ou encore une tumeur. Ce bilan comprendra un examen clinique approfondi, une imagerie orbitaire et des prélèvements à visée bactériologique.ConclusionLa cellulite orbitaire de l’enfant pose les difficultés diagnostiques et thérapeutiques liées à un polymorphisme étiologique. Hormis les sinusites, les principales causes à rechercher sont les infections des voies lacrymales et les tumeurs. Devant un tableau clinique peu spécifique, le bilan étiologique est essentiel dans un contexte pouvant engager le pronostic vital, fonctionnel et social.