Le monde de l’hadronthérapie, bien que restant quantitativement marginal, est en pleine expansion, notamment en nombre de centres de radiothérapie par protons et ions carbone. Les mélanomes de l’œil, les chordomes et les chondrosarcomes de la base du crâne sont et restent des indications historiques et classiques de la protonthérapie. Il est également admis que les tumeurs pédiatriques sont aussi des indications de la protonthérapie, tant les études dosimétriques mettent en avant leur supériorité, soulevant le caractère non éthique d’études comparatives avec les photons. Les tumeurs des glandes salivaires, celles des sinus de la face, les mélanomes muqueux, les sarcomes des tissus mous sont des indications retenues pour les ions carbone à partir des données radiobiologiques. En revanche, pour les autres tumeurs de l’adulte, les données cliniques restent encore à consolider. Le développement des traitements a été accompagné de celui de la physique, la technologie et la radiobiologie, qui permet d’ouvrir aujourd’hui de nouvelles perspectives et de nouveaux questionnements pour les essais cliniques. Depuis 2013, une centaine d’études prospectives ont été débutées, dont une quinzaine randomisées, pour des maladies très diverses, et désormais très fréquentes, telles que les cancers de la prostate, du sein, du poumon. La question du coût, qui reste un frein prépondérant, pourrait peu à peu perdre de son importance, de par le plus grand nombre d’installations, la diminution des prix, le tri des indications, le développement de l’hypofractionnement, mais aussi, avec le suivi à long terme des patients qui permettrait la mesure réelle et non plus seulement potentielle, de la diminution des effets secondaires et de ses conséquences en termes de qualité de vie.