IntroductionLes étapes pré-analytiques incluent le recueil, le transport et le stockage des prélèvements dans la structure d’anatomie et cytologie pathologiques (ACP) où ils seront analysés. Le pathologiste s’assure que le rôle de chacun (ACP, structure de soin, société de coursier) est clairement défini. Le matériel adressé en cytopathologie est de nature variable (frottis, suspensions cellulaires fraîches ou fixées, techniques en milieu liquide) et sa prise en charge technique n’est pas standardisée empêchant l’harmonisation de la phase pré-analytique. Afin de mieux étudier cette phase, nous avons mené une enquête nationale concernant les pratiques des structures d’ACP, publiques et libérales, sur le pré-analytique de liquides biologiques que sont les lavages broncho-alvéolaires (LBA), les épanchements des séreuses et les urines.MéthodesUn questionnaire a été rédigé sur le modèle du chapitre « étapes pré-analytiques » de la norme ISO 15189 appliquée par la biologie médicale, en ne retenant que les items applicables aux liquides biologiques analysés en cytologie. Il a été envoyé à 191 structures d’ACP : 105 publiques et 86 privées.RésultatsCinquante-six structures ont répondu. Quatre-vingt-quinze pour cent des structures possèdent une informatisation de l’enregistrement, 70 % un manuel de prélèvement. Les informations générales concernant l’identité du patient sont correctement remplies, les délais d’acheminement des échantillons et de prescriptions d’examens complémentaires sont courts. Cependant, il existe des disparités dans la demande de renseignements cliniques ou des modes de recueil quand ils sont indispensables. Quant aux actions prises en cas de non-conformité, elles sont hétérogènes. Pour les items spécifiques des liquides analysés (LBA, séreuses et urines), cette enquête a montré une grande hétérogénéité des pratiques de recueil, de fixation et de recueil des d’informations cliniques indispensables.ConclusionCette enquête démontre que la qualité pré-analytique des LBA, séreuses et urines n’est pas optimale et que des améliorations des pratiques sont nécessaires avec une standardisation des nombreuses étapes pour permettre une reproductibilité des analyses complémentaires comme l’immunocytochimie, la cytogénétique et la biologie moléculaire. Des recommandations sont faites en ce sens.