La thrombolyse après 75 ans; bénéfices, risques, indications.
Auteurs : Tabone X1, Vacheron ALa mortalité hospitalière de l'infarctus du myocarde non thrombolysé après 75 ans varie de 25 à 33%. La réalisation de grandes études randomisées sur la thrombolyse intraveineuse incluant des sujets âgés a montré que l'âge ne constitue pas une contre-indication au traitement thrombolytique. Cependant, du fait de l'existence de contre-indications plus fréquentes d'une part, et d'autre part du fait des caractéristiques des infarctus du sujet âgé, la thrombolyse est rarement utilisée: ainsi, dans l'étude MITI, seuls 15% des patients de plus de 75 ans auraient pu être thrombolysés. Le bénéfice de ce traitement, passé cet âge, est démontré: il est significatif dans la méta-analyse de Collins (mortalité hospitalière: 24,9 vs 28,8%); dans une analyse plus récente (étude FFT), il est démontré après 75 ans à condition de respecter les délais d'inclusion (<6 h) et les critères électrocardiographiques (sus-décalage de ST) classiques. Par ailleurs, l'âge constitue un facteur de risque d'hémorragie cérébrale dont la fréquence atteint 2,08% dans l'étude GUSTO au-delà de 75 ans. Les résultats de cette étude montrent que, malgré le développement de la thrombolyse, l'âge constitue actuellement le principal facteur de risque de mortalité hospitalière et qu'il s'agit d'un facteur indépendant. Ainsi, l'indication de la thrombolyse intraveineuse chez le sujet âgé doit être portée en fonction des caractéristiques de l'infarctus (délai, topographie, existence d'une lésion sous-épicardique), d'une contre-indication liée à un risque hémorragique potentiel et des possibilités de réaliser ou non une angioplastie en urgence.