Résection intestinale dans le traitement de la Maladie de Crohn. Etude rétrospective d'une série de 106 cas.
Auteurs : Parent S1, Bresler L, Tortuyaux JM, Boissel PLa Maladie de Crohn nécessite une prise en charge médico-chirurgicale. La plupart des patients sont opérés et le geste le plus souvent réalisé est une résection insestinale. Les auteurs rapportent l'expérience de 106 résections intestinales réalisées entre le 01/01/1980 et le 31/12/92, dans le service de Chirurgie C du CHU de Nancy, pour des patients opérés pour la première fois d'une Maladie de Crohn. Il s'agissait de 54 hommes et 52 femmes, d'un âge moyen de 31,7 ans au moment de l'intervention. Il y avait 36 atteintes grêles, 10 atteintes coliques et 60 atteintes grêle + coliques. La Maladie évoluait depuis 4,5 ans, en moyenne, avant l'opération. L'indication opératoire principale était l'occlusion ou le syndrome de Koeing en cas d'atteinte grêle (91%) et la résistance au traitement médical en cas de Maladie colique (30%). L'attitude chirurgicale habituelle consistait à réséquer tout le tissu macroscopiquement pathologique en laissant une marge de sécurité de 4 à 5 cm de part et d'autre des berges de la résection. La morbidité post-opératoire a été faible (17,9%) dont 3 déhiscences anastomotiques. La mortalité post-opératoire a été de 1,9% (2 patients). La durée moyenne du suivi a été de 4 ans. Parmi les 106 patients opérés pour la première fois de leur Maladie de Crohn, 19 (18%) ont été réopérés, au moins une fois, lors du suivi. La qualité de vie des patients opérés est jugée bonne avec seulement un patient très invalidé par un syndrome du grêle court. Des résultats qu'ils rapportent dans cette série et des données de la littérature, les auteurs concluent, qu'en matière de Maladie de Crohn, la chirurgie de résection permet d'améliorer l'état clinique des patients au prix d'une morbidité et d'une mortalité faible, avec un risque faible d'évolution vers un syndrome du grêle court mais qu'elle ne met pas les patients à l'abri des récidives.