Problèmes posés par l'anesthésie du brûlé grave.
Auteurs : Bertin-Maghit M1, Gueugniaud PY, Bouchard C, Petit PLe traitement des brûlés graves fait appel à des gestes chirurgicaux répétés et variés. Ceci impose de pratiquer de.r anesthésie.r itératives. Les impératifs liés aux malades diffèrent selon la phase d'évolution de la brûlure. Les 3 premiers jours post-traumatiques sont marqués par une réaction œdémateuse majeure et une grande instabilité hémodynamique. A une hypovolémie isolée durant 12 à 24 heures fait suite une phase hyperkinétique. La période secondaire peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois avant que le recouvrement cutané soit complet. Le risque septique est alors majeur et la dénutrition constante. Les problèmes posés par la chirurgie diffèrent selon le geste concerné: excision précoce de brûlures profondes, balnéothérapie, greffes dermoépidermiques, réfection de pansements. Ces actes sont souvent hémorragiques et hyperalgiques. L'équilibre thermique est constamment menacé. La pathologie étudiée interfère avec la pharmacologie des différents agents anesthésique.r. L'hypoprotéinémie et les modifications qualitatives de la liaison protéique modifient la pharmacocinétique. L'utilisation de morophinornimétiques et de sédatifs en continu est source d'accoutumance et de tachyphylaxie. Le nombre des sites récepteurs à l'acétylcholine est augmenté, ce qui contre-indique l'emploi des curares dépolarisants et rend le malade souvent résistant aux curares non-dépolarisants. La connaissance de ces altérations permet de discuter l'emploi de chacun des narcotiques, analgésiques et myorelaxants utilisés le plus fréquemment dans cette activité. La conduite de l'anesthésie générale est marquée par une installation tenant compte des impératifs chirurgicaux. La protection contre l'hypothermie est fondamentale. La réanimation peropératoire est dominée par le maintien de l'équilibre hémodynamique, la compensation des pertes hydroélectolytiques et sanguines, le traitement des éventuelles complications septiques. Au total, l'anesthésie et la réanimation du brûlé grave interferent étroitement. Idéalement l'anesthésiste en charge du patient doit être aussi le réanimateur qui s'en occupe pour l'ensemble du temps d'hospitalisation.