Biologie des interactions macrophages Leishmania.
Auteurs : Antoine JC1Les leishmanies sont des trypanosomatidés qui sous leur forme dite amastigote se comportent comme des parasites intracellulaires obligatoires. A ce stade, elles se multiplient dans les macrophages de mammifères infectés (l'homme inclus), à l'intérieur de vacuoles dites parasitophores (VP). Ces organites d'origine macrophagique sont situés sur la voie d'endocytose. L'étude de leur contenu et de leur membrane montre qu'ils peuvent être assimilés à des lysosomes/prélysosomes. Ainsi, les VP maintiennent un pH très acide (≤5) et contiennent de nombreuses enzymes lysosomales fonctionnelles. D'autre part, elles sont bordées par une membrane se caractérisant par la présence de protéines intrinsèques et périphériques décrites comme étant préférentiellement associées aux compartiments prélysosomaux et/ou lysosomaux (lamp-1, lamp-2, macrosialine, rab7p). Les amastigotes de Leishmania apparaissent en fait comme des micro-organismes acidophiles résistants à l'action des hydrolases lysosomales et donc adaptés aux conditions rencontrées dans les prélysosomes/lysosomes. Après stimulation des macrophages infectés par l'interféron y, on note également la présence de molécules de classe II du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) dans la membrane des VP, mais pas celle de molécules de classe I du CMH. Reste à déterminer si les molécules de classe II associées aux VP jouent un rôle dans la présentation d'antigènes parasitaires aux lymphocytes T spécifiques protecteurs ou si les parasites ont développé des stratégies permettant d'inhiber ou d'orienter en leur faveur le processus de présentation d'antigènes potentiellement dangereux pour leur survie. En tout cas, les macrophages infectés par Leishmania se montrent déficients dans leur capacité à présenter des antigènes exogènes via les molécules de classe II du CMH. Le laboratoire de l'auteur étudie actuellement si cette déficience s'étend également à la présentation des antigènes parasitaires.