Un cas d'hyponatrémie sévère sous administration de pimozide (Orap).
Auteurs : Leclercq P1, Canivet JL, Damas P, Lamy MNous rapportons un cas d'intoxication à l'eau avec hyponatrémie sévère et crises convulsives ayant entraîné une chute avec traumatisme crânien chez une patiente psychotique traitée par pimozide (Orap®). L'hyponatrémie (114 mEq/l), présente dés l'admission (environ 4 heures après le traumatisme), s'accompagnait d'une osmolalité sanguine à 237 mosml/kg tandis que la densité urinaire s'élevait à 1.012 avec natriurèse conservée. Dans les jours qui suivront l'admission et donc l'arrêt du traitement neuroleptique, la patiente déclenchera une polyurie hypotonique amenant la normalisation de la natrémie. Lors d'un test de provocation par dose unique d'Orap® (12 mg), on assistera à l'élévation de l'osmolalité urinaire (de 470 à 819 mosml/kg) avec positivation du bilan hydrique; on note également une légère chute de l'osmolalité sanguine. Deux mécanismes physiopathologiques sont invoqués lors d'une hyponatrémie associée à la prise de neuroleptiques : potomanie ou syndrome de sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique (ADH). L'hétéro-anamnèse, l'existence d'une densité urinaire élevée à l'admission et les données du test de provocation nous paraissent ici autant d'arguments en faveur d'un syndrome de sécrétion inappropriée d'ADH. Ce cas illustre l'intérêt d'un contrôle ionique régulier chez des patients psychiatriques traités par neuroleptiques.