Utilisation pratique du sulprostone dans le traitement des hémorragies de la délivrance.
Auteurs : Goffinet F1, Haddad B, Carbonne B, Sebban E, Papiernik E, Cabrol DObjectif. Evaluer les inconvénients et les avantages de l'utilisation par voie intraveineuse d'un analogue de prostaglandine (PG) E2, le sulprostone (Nadalor®), en pratique courante dans le traitement des hémorragies de la délivrance (HDD) par atonie utérine. Matériel et méthode. Cette étude prospective a été réalisée entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 7992 à la maternité Baudelocque. Sur les 375 hémorragies du post-partum survenues pendant cette période, 97 hémorragies par atonie utérine, résistantes aux ocytociques classiques, ont été traitées par le sulprostone administré par voie intraveineuse. Nous avons analysé de manière descriptive les caractéristiques générales de ces patientes, le mode de prescription du sulprostone, les effets secondaires et les échecs du traitement, Résultats. Une ou deux ampoules de 500 μg ont été suffisantes dans 77% des cas; la vitesse de perfusion moyenne a été comprise entre 2,1 et 2,9 μg/min sans jamais dépasser 8,3 μg/min. L'efficacité globale a été excellente (89%) avec un taux d'effets secondaires faible (5,5%); aucune complication grave imputable au sulprostone n'a été observée. Une cause d'hémorragie surajoutée à l'atonie utérine était significativement associée à un risque accru d'échec. Un délai supérieur à 30 min entre le diagnostic de l'hémorragie et la prescription de sulprostone multipliait par 8,3 le risque d'observer un échec du traitement. Conclusion. Ces résultats confirment que les PG, et en particulier le sulprostone, devraient prendre une place de plus en plus importante et de plus en plus précoce dans le traitement de l'HDD par atonie utérine. Il faudra cependant attendre des essais contrôlés avant de les utiliser, comme certains auteurs l'ont proposé, en première intention, avant les ocytociques classiques, dans cette indication.