La prescription des benzodiazépines (BZD) est souvent considérée comme trop importante dans de nombreux pays industrialisés. Afin de rationaliner un débat plus souvent passionnel et économique que médical, il convient de considérer, d'un point de vue clinique, leurs véritables contre-indications. Parmi celles-ci, le syndrome d'apnée du sommeil compte probablement parmi les plus importantes. Si le contrôle de la respiration nocturne varie en fonction des stades de sommeil, l'influence négative des médicaments sédatifs et de l'alcool, notamment au cours des stades I, II et paradoxal, semble maintenant bien établie. L'étude d'un sujet enregistré avec et dans une très faible dose de bromazépam (1,25 mg) montre que ce médicament peut multiplier par deux l'indice d'apnées. La prise de conscience du risque lié à l'aggravation des apnées du sommeil doit amener les praticiens à rechercher les facteurs de risque de cette maladie préalablement à toute prescription de BZD.