Douleur pelvienne chronique. L'expression d'un problème psychologique.
Auteurs : Dellenbach P1, Haeringer MTObjectifs : La douleur pelvienne chronique reste une énigme diagnostique et souvent un challenge thérapeutique. Des points réflexes électifs, responsables pour certains de cette douleur, peuvent être identifiés par l'examen clinique. Nous pensons que ces points douloureux, aisés à mettre en évidence, sont un élément séméiologique important car ils sont la manifestation clinique de la somatisation d'un problème psychique. Méthodes : Soixante-dix patientes ont été examinées : 40 cas de pelvialgies chroniques, 20 sujets ayant des douleurs d'origine organique démontrée servant de témoin et 10 contrôles n'ayant aucune plainte gynécologique. Un bilan algométrique est mis en oeuvre ainsi qu'une évaluation psychométrique (test de Rorschach et entretien semi-structuré). Les tests sont réalisés indépendamment et en aveugle. Résultats : Les résultats du bilan algométrique sont bas chez les contrôles. Ils sont élevés chez les patientes consultant pour douleur pelvienne chronique et la corrélation avec le bilan psychométrique est bonne. Dans ce cas, il est retrouvé avec une grande fréquence des problèmes névrotiques ou psychosomatiques. Chez les femmes ayant des lésions responsables de douleurs, la réponse au traitement peut être prévue par le bilan algométrique : suites simples, bonne réponse au traitement si le bilan algométrique est bas ; suites difficiles et perturbées dans le cas opposé. Conclusion : Les points douloureux, les douleurs musculo-aponévrotiques et la cellulalgie abdominale ne sont pas la cause de la pelvialgie. Ils sont l'expression clinique d'une somatisation de problèmes névrotiques ou psychosomatiques. Un bilan algométrique fort est un signe clinique, un outil diagnostique. Il représente une piste psychique qui permettra d'aborder le difficile traitement de ces femmes par une approche multidisciplinaire.