Les justificatifs théoriques à la base du traitement pharmacologique de la boulimie sont présentés, ainsi que l'analyse de la littérature anglo-saxonne et française sur les essais contrôlés réalisés, qui met en évidence des résultats contradictoires. Un certain nombre d'agents antidépresseurs tricycliques (imipramine, désipramine, amitriptyline), des IMAO (phénelzine, isocarboxazide), la trazodone, la fluoxétine se sont avérés plus efficaces que le placebo dans des essais en double aveugle d'une durée de 6 à 16 semaines. Dans des études comparables, d'autres antidépresseurs (miansérine, fluvoxamine) étaient sans effet. L'amélioration observée n'est souvent que partielle, le faible pourcentage de patients asymptomatiques en fin de traitement n'apparaît pas de bon pronostic pour l'évolution à plus long terme. Les limitations méthodologiques des études citées sont discutées et quelques considérations théoriques proposées sur les facteurs psychopathologiques à prendre en compte dans l'évaluation de la réponse thérapeutique.