Plusieurs modèles biologiques des troubles de l'humeur postulent l'implication d'une perturbation du métabolisme calcique neurocellulaire dans la maladie maniacodépressive. Ces modèles suggèrent que le principal mécanisme d'action des thymorégulateurs réside dans leur capacité à équilibrer les activités cellulaires calcium-dépendantes. Le lithium partagerait cette propriété avec les inhibiteurs calciques. L'efficacité de ces derniers dans le traitement prophylactique des troubles bipolaires a été démontrée cliniquement, surtout pour le vérapamil. Les inhibiteurs calciques présentent un intérêt en monothérapie en cas de contre-indication ou d'échec des thymorégulateurs majeurs. L'association des inhibiteurs calciques avec le lithium paraît plus efficace que chaque produit utilisé seul ; elle exige de surveiller étroitement la survenue d'une intolérance cardiovasculaire (en particulier chez le sujet âgé) et d'une intoxication lithiémique.