Balanites et agents infectieux. Etude prospective de 100 cas.
Auteurs : Abdennader S1, Casin I, Janier M, Zavaro A, Vendeuil MO, Traoré F, Morel PIntroduction. Le but de l'étude était d'évaluer le taux d'isolement des micro-organismes chez 100 malades consultant pour une balanite au Centre des MST de l'Hôpital Saint-Louis (Paris) en comparaison avec celui des micro-organismes isolés chez 60 hommes sans balanite et de rechercher une éventuelle corrélation entre l'aspect clinique et la nature de l'agent infectieux isolé. Méthodes. Cent malades consécutifs ont été inclus et ont bénéficié d'un examen clinique et de prélèvements à visée bactériologique, mycologique et virologique. Soixante témoins volontaires ont subi deux prélèvements à partir du sillon balano-préputial pour la recherche de levures et de bactéries. Résultats. Candida albicans (CA) a été isolé dans 33 p. 100 des cas, une bactérie à pouvoir pathogène (streptocoques bêta-hémolytiques, Staphylococcus aureus, bacille pyocyanique) ou potentiellement pathogène (Haemophilus parainfluenzae, bactérie anaérobie, Gardnerella vaginalis, Streptococcus milleri, groupe HB5) non associée à CA dans 28 p. 100 des cas, une bactérie de la flore commensale (entérobactérie, streptocoque du groupe D) non associée à CA dans 8 p. 100 des cas, et dans 31 p. 100 des cas aucune étiologie n'a été trouvée. Discussion. Cette étude confirme le caractère non pathogène des bactéries de la flore commensale : en effet, leur taux d'isolement est similaire chez les sujets avec ou sans balanite (p < 0,9). Le rôle joué par les autres bactéries dans l'apparition d'une balanite est discuté : état saprophyte ou pathogénicité directe ? La différence significative du taux d'isolement de ces bactéries chez les malades ayant une balanite par rapport aux témoins (p < 0,001) plaide en faveur de leur rôle pathogène. L'aspect clinique n'est pas prédictif de la présence d'un micro-organisme particulier, mis à part la présence de pustules qui oriente vers une étiologie candidosique.