Réalité de la mortalité périnatale et infantile à La Réunion.
Auteurs : Chazalon S1, Pilorget H, Fourmaintraux ALes taux de mortalité sont des indicateurs de santé publique qui dépendent de conditions sociales, économiques et sanitaires. En 1990, à l'Ile de la Réunion, les taux de mortalité néonatale précoce et infantile publiés par l'INSEE étaient inférieurs à ceux de la métropole, malgré des conditions socio-économiques plus défavorables. Supposant que le recueil était défectueux, il nous a semblé utile d'essayer de rétablir les taux réels au moyen d'une enquête rétrospective respectant les critères de vitalité et de maturité de l'état-civil français d'abord, de l'OMS ensuite. Population et méthodes. Pour tous les accouchements survenus à la Réunion entre le 1er janvier et le 31 décembre 1990, nous avons recherché les mort-nés et les décès néonatals survenus en milieu hospitalier et à domicile. Les critères de vitalité et de maturité ont été précisés d'après tous les documents cliniques et paracliniques. Résultats. Après correction des critères de vitalité au vu des dossiers médicaux, puis en utilisant les critères de maturité de l'état-civil français, nous avons trouvé des taux de mortinatalité de 8,69 ‰ (contre 9,89 ‰), de mortalité néonatale précoce de 3,88 ‰ (contre 2,65 ‰) et de mortalité infantile de 8,12 ‰ (contre 6, 70 ‰). En appliquant ensuite les critères de maturité définis par l'OMS, les taux devenaient : mortinatalité : 12.7‰, mortalité néonatale précoce : 5,10‰, mortalité périnatale : 17,74 % mortalité infantile : 9,34 ‰. Conclusion. L'inobservance des critères de vitalité aboutit à une diminution de la mortalité néonatale précoce donc de la mortalité infantile. D'autre part, les critères de maturité de l'OMS sont ou méconnus ou contestés. Ces deux faits concourent à la publication de taux de mortinalalité et de mortalité néonatale ou infantile erronés. Pour ces raisons le taux de mortalité fœtaux-infantile semble plus fiable que le taux de mortalité infantile.