Carcinome embryonnaire pur de l'ovaire. Revue de la littérature à propos d'un cas.
Auteurs : Hulewicz G1, Golfier F, Chatte G, Vitrey D, Martel I, Raudrant D, Trillet-Lenoir VUne jeune femme de 25 ans a présenté un carcinome embryonnaire (CE) pur de l'ovaire gauche de stade IA révélé par compression pelvienne. Le dosage sérique des marqueurs tumoraux (alphafoetoprotéine [AFP] et hormone chorionique gonadotrope [HCG]) était négatif ainsi que leur recherche ultérieure par immunomarquages sur les coupes histologiques. Le traitement a été exclusivement chirurgical et a consisté en une annexectomie gauche. Cette tumeur a récidivé 7 semaines plus tard sous la forme d'une carcinose péritonéale, mais toujours sans sécrétion d'AFP ou de HCG. La patiente a alors reçu cinq cures de chimiothérapie par bléomycine, étoposide et cisplatinum (BEP) qui ont permis d'obtenir une réponse complète histologique prouvée lors d'un troisième geste chirurgical coelioscopique. Cette réponse persiste 14 mois après la fin du traitement. Les tumeurs germinales malignes de l'ovaire (TGMO) représentent 2 à 5 % des néoplasmes ovariens et le CE pur est exceptionnel. Il peut s'accompagner d'une sécrétion d'AFP et/ou de HCG, mais celle-ci est d'autant plus rare que le CE est pur. Ces marqueurs constituent un facteur important de suivi, absent ici. La chimiosensibilité de ces tumeurs, notamment aux sels de platine, est remarquable et a transformé leur pronostic. Elle a rendu inutile une chirurgie de réduction maximaliste. Plusieurs questions restent en discussion : quelle est la spécificité des CE au sein des tumeurs germinales de l'ovaire ? Quel est le traitement recommandé pour les stades IA ? Quelle est la place du deuxième (ou comme ici troisième) look chirurgical ?.