L'utilisation de la corticothérapie, associée à une antibiothérapie adaptée, est discutée depuis de nombreuses années pour améliorer le pronostic des ménigites bactériennes de l'enfant. Les corticoïdes, et principalement la dexaméthasone qui possède un effet anti-inflammatoire puissant, régulant la production de cytokines et inhibent la synthèse des médiateurs lipidiques de l'inflammation (prostaglandines notamment) libérés au cours des méningites bactériennes et impliqués dans la constitution des séquelles neurosensorielles. Les études cliniques conduites chez l'enfant atteint de méningite àHaemophilus influenzaeet évaluant le bénéfice de l'administration précoce de la dexaméthasone, montrent que celle-ci, administrée précocement, réduit l'incidence des séquelles neurologiques et le risque de perte de l'audition bilatérale modérée ou séère. Les données concernant les méningites à autres gernes sont encore peu nombreuses mais doivent être obtenues pour évaluer l'intérêt de la corticothérapie. En effet, la fréquence relative des méningites à méningoccoque deviendra plus importante avec l'utilisation large de la vaccination anti-Haemophilus. De plus, se pose le problème de la résistance de certaines souches deStreptococcus pneumoniaeaux céphalosporines de 3egénération, dont la fréquence est en augmentation et où la dexaméthasone peut comporter des risques. Enfin les données sont insuffisantes en cas de méningites néonatales, malgré le recours non exceptionnel à la dexaméthasone dans cette tranche d'âge.