Pharmacothérapie du trouble panique.
Auteurs : Bougerol T1, Farisse JLe développement du concept même de Trouble Panique s'est appuyé sur les effets thérapeutiques des traitements pharmacologiques et il n'est donc pas surprenant que les médicaments psychotropes représentent aujourd'hui l'outil thérapeutique principal dans cette pathologie. Le traitement de la crise Attaque de Panique repose sur l'administration d'anxiolytiques sédatifs, principalement des benzodiazépines (BZD). Le traitement au long cours, qui vise à la prévention de la répétition des Attaques, constitue le coeur même de la thérapeutique du Trouble Panique. Depuis une quinzaine d'années, les nombreuses recherches conduites ont montré l'efficacité anti-panique élective de certains médicaments, principalement des antidépresseurs et des anxiolytiques. L'efficacité des antidépresseurs tricycliques est connue depuis longtemps, le profil de la réponse au traitement tricyclique se caractérisant par un délai d'action parfois plus long que lors de leur utilisation comme antidépresseur ainsi que par une tolérance souvent moins bonne, imposant une augmentation très progressive des posologies. Les IMAO « classiques » (non sélectifs et irréversibles) possèdent une efficacité anti-panique démontrée. Les antidépresseurs Inhibiteurs sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (IRS) sont actuellement des produits de choix dans le traitement du Trouble Panique. Si l'effet anti-panique semble être partagé par les différents IRS disponibles, et lié directement à leur mécanisme d'action, tous n'ont pas fait néanmoins l'objet d'études contrôlées. En France, la paroxétine est le premier antidépresseur de cette classe à obtenir une AMM dans cette indication particulière. Les avantages des IRS résident principalement dans la discrétion de leurs effets secondaires et l'absence de toxicité rendant leur utilisation particulièrement confortable. Les benzodiazépines (BZD) représentent la deuxième famille de médicaments psychotropes dont l'efficacité ait été démontrée dans le traitement du Trouble Panique. Le risque de dépendance constitue un obstacle rédhibitoire à l'utilisation des BZD en traitement de première intention du Trouble Panique. De nombreux autres médicaments ont été évalués dans le traitement du Trouble Panique avec des succès divers. Dans tous les cas, l'intégration du traitement pharmacologique dans une prise en charge globale du patient souffrant de Trouble Panique apparaît utile, notamment au regard du maintien à long terme des résultats thérapeutiques.