Intérêt de l'électrorésection perhystéroscopique dans le traitement des saignements utérins organiques bénins. Etude comparative avec les techniques chirurgicales classiques.
Auteurs : Herman P1, Gaspard ULe but de cette étude est de comparer l'efficacité de l'électrorésection perhystéroscopique avec les techniques chirurgicales classiques (curetage, hystérectomie, myomectomie). L'étude comporte un premier groupe de 116 patientes successives exclusivement traitées par électrorésection pour des saignements utérins organiques bénins et un second groupe parallèle de 89 patientes successives avec la même symptomatologie utérine, mais traitées par les techniques chirurgicales classiques. Un test de X2 ne montre pas de différence statistiquement significative entre les 2 groupes de patientes pour les 4 pathologies les plus fréquemment traitées (myome, polype, hyperplasie endométriale bénigne et adénomyose). Les patientes du groupe II sont légèrement plus jeunes: 45,3 + 12 (DS) vs 48,6 ans + 8 (p = 0,02). Après 12 mois de traitement, 95,1 % des patientes avec un myome d'une taille < 4 cm traitées par électrorésection sont guéries, libres d'une récidive lésionnelle et symptomatique contre 14,3 % des patientes après le premier traitement conventionnel (p < 0,001). En cas de polypes, 100 % des patientes traitées par endométrectomie sont guéries alors que 36,7 % des patientes du groupe II présentent une récidive de saignement après curetage ou résection simple du polype durant l'hystéroscopie diagnostique (p < 0,001). En cas d'hyperplasie endométriale bénigne, 100 % des patientes endométrectomisées ne présentent aucun saignement pathologique et ne doivent recevoir aucun traitement progestatif alors que 85,7 % des patientes traitées par curetage doivent subir par la suite un second curetage ou une hystérectomie (p < 0,001). En cas d'adénomyose, 60 % des patientes endométrectomisées sont guéries à un an de suivi contre 100 % d'échecs après curetage (p < 0,05). Cette étude comparative montre que l'hystéroscopie opératoire par électrorésection est statistiquement plus efficace pour traiter les saignements utérins organiques bénins. Lors d'un suivi d'un an, seulement 6,8 % des patientes soumises au traitement hystéroscopique (groupe I) doivent subir une chirurgie complémentaire (hystérectomie) contre 85,7 % dans le groupe II (76,2 % une hystérectomie et 9,5 % une myomectomie), une différence hautement significative (p < 0,001). De plus la durée moyenne d'hospitalisation est raccourcie de façon significative (p < 0,0001) en cas d'hystéroscopie opératoire (2,21 jours + 0,47) par rapport à celle d'une hystérectomie (7,55 jours + 1,2).