Peut-on prévoir le flutter 1/1 sous antiarythmiques de classe I?
Auteurs : Brembilla-Perrot B1, Terrier de la Chaise A, Jacquemin L, Beurrier D, Houplon P, Louis P, Danchin NLa survenue d'une tachycardie atrial 1/1 ou flutter « quinidinique » sous antiarythmiques de classe I est une complication grave de l'usage de ces médicaments, malheureusement difficilement prévisible. Le but de l'étude a été de revoir le dossier de 11 patients ayant présenté cette complication sous antiarythmiques de classe I pour savoir si un élément pouvait permettre de prévoir la complication. Tous les antiarythmiques de cette classe sont concernés. Les 11 sujets avaient entre 57 et 78 ans ; 7 n'avaient pas de cardiopathie et 4 avaient une cardiopathie (valvulaire : 1 ; hypertensive : 1 ; ischémique : 2). Ils ont été traités pour des épisodes de fibrillation auriculaire ou de tachycardie atriale paroxystique. En l'absence de traitement, 7 patients avaient la particularité d'avoir un espace PR court sur électrocardiogramme (PR entre 0,11 et 0,14 s). Chez 4 autres patients, l'espace PR était normal (0,16 à 0,20 s) mais l'onde P était élargie avec un aspect d'hypertrophie auriculaire ou de trouble de conduction intra-auriculaire. L'électrocardiogramme à haute amplification pratiqué chez 3 d'entre eux montrait la continuité entre la dépolarisation auriculaire et ventriculaire. La stimulation auriculaire confirmait la présence d'une excellente conduction nodale avec un point de Wenckebach à 200/min. En conclusion : la présence d'un espace PR court est un facteur favorisant de la tachycardie atriale 1/1 sous antiarythmiques de classe I, quel qu'il soit. L'électrocardiogramme haute amplification qui permet de préciser la fin de l'onde P par rapport à QRS pourrait aider à détecter les sujets à risque lorsque l'onde P est élargie et par conséquent l'espace PR apparemment normal.