Pathomimie en pathologie vasculaire.
Auteurs : Lazareth I1, Priollet PLes conduites de pathomimie (ou imitation de maladies) concernent tous les domaines de la médecine, et bien que déconcertantes, doivent être identifiées par les médecins, afin d'éviter une inflation des examens complémentaires et des propositions thérapeutiques parfois dangereuses. La pathomimie se distingue du syndrome de Münchhausen qui correspond à la simulation d'une maladie grave avec mensonges extravagants, fausse biographie conduisant à de multiples hospitalisations dans des hôpitaux différents. La pathomimie se distingue également de la simulation où le but du sujet est d'obtenir un avantage matériel précis. En pathologie vasculaire, la pathomimie peut se présenter sous plusieurs tableaux : syndrome hémorragique par prise d'anticoagulants, oedème d'un membre par garrottage, ulcérations cutanées par automutilation. Le diagnostic est évoqué sur l'absence de cause retrouvée, la présence d'un sillon de striction en cas d'oedème, l'amélioration sous pansements occlusifs en cas d'ulcérations cutanées. et sur le contexte. Il s'agit le plus souvent de femmes jeunes, intelligentes, ayant des connaissances médicales. D'un point de vue psychopathologique, ces conduites ont un sens : ces symptômes provoqués remettraient en scène des événements affectifs difficiles survenus dans le passé. Il s'agirait de conjurer ainsi une situation tragique vécue antérieurement. La conduite pathomimique s'exprimerait ainsi lors de bouffées de peur et/ou d'anxiété. Pour le praticien, il est important de ne pas rechercher le flagrant délit ou l'aveu à tout prix, car le risque en cas d'affrontement brutal est d'exacerber la conduite destructive et au maximum d'aboutir au suicide. Mais il est nécessaire de signifier au patient « que l'on sait ». La connivence entre le médecin et le malade doit permettre ainsi l'établissement d'une relation de confiance menant à l'acceptation d'une prise en charge psychothérapique.