Stratégies thérapeutiques optimales dans le cancer épithélial de l'ovaire en 1997.
Auteurs : Piccart MJ1, Nogaret JMDepuis deux décennies, de nombreux progrès ont été réalisés dans la chimiothérapie du cancer épithélial de l'ovaire: développement de nouvelles molécules cytotoxiques, mise au point de schémas thérapeutiques plus performants validés par des essais randomisés permettant d'obtenir un gain au niveau des taux de réponse et de l'intervalle sans progression. Le rôle de la chirurgie, principalement en ce qui concerne sa place dans la séquence thérapeutique, s'est modifié. Récemment, 3 études cliniques importantes font penser que l'approche thérapeutique optimale des cancers de l'ovaire est en pleine mutation: 1) L'étude de l'Intergroupe Américain a mis en évidence des bénéfices majorés avec l'utilisation du cisplatine par voie intrapéritonéale par rapport à la voie intraveineuse chez les patientes avec un résidu tumoral optimal (<1 cm) post chirurgie de cytoréduction première. 2) L'étude de l'EORTC a montré un gain de survie apporté par une nouvelle réduction chirurgicale réalisée après 3 cycles de chimiothérapie, lorsque le résidu tumoral n'est pas optimal au départ et sous réserve d'une absence de progression de la maladie. 3) L'étude du «Gynecological Oncological Groupe (GOG) aux Etats Unis a rapporté une supériorité en survie pour l'association cisplatine-paclitaxel (Taxol®) par rapport à l'association de référence cisplatine-cyclophosphamide. Ces 3 études ont, outre un impact potentiel sur le traitement optimal des patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire, des implications socio-économiques non négligeables: pour cette raison les 2 dernières études ont été répétées par d'autres groupes et les résultats de ces études de «confirmation» seront disponibles sous peu. Par ailleurs, compte tenu de la fréquence des échecs d'une «première ligne» de chimiothérapie avec les sels de platine et des «résistances» à cette classe, de nouveaux agents cytotoxiques ont été développés et évalués dans le traitement de «seconde ligne» du cancer de l'ovaire: ainsi, des résultats particulièrement encourageants ont été observés avec plusieurs d'entre eux, notamment avec le Docetaxel, le Topotécan, la Gemcitabine, ainsi qu'avec de nouveaux dérivés du platine, comme l'oxali-platine. Enfin grâce aux progrès réalisés dans la biologie moléculaire du cancer en général et du cancer ovarien en particulier, de toutes nouvelles stratégies thérapeutiques voient le jour: elles ont notamment pour cible les signaux de transmission intracellulaire déclenchés par la liaison de facteurs de croissance à leurs récepteurs et les différentes étapes de l'angiogenèse tumorale.