Pharmacocinétique des sulfamides hypoglycémiants: OZIDIA un nouveau concept.
Auteurs : Selam JL1Les sulfamides hypoglycémiants diffèrent les uns des autres par des propriétés dont l'importance clinique est variable : 1)La puissance du sulfamide augmente avec les générations, mais elle est en pratique compensée par le dosage du comprimé moins important ; 2) La demi-vie est une propriété beaucoup plus importante. La durée d'action effective est corrélée à la demi-vie mais est beaucoup plus longue que cette dernière. Dn distingue des sulfamides «courts» (tolbutamide, glipizide, durée d'action ≤ 24 h) et des sulfamides « longs »(glibenclamide par exemple, durée d'action pouvant dépasser 24 h); 3) Le métabolisme et l'élimination règlent le risque d'accumulation. Tous les sulfamides sont métabolisés à plus de 95 % par le foie. Ces métabolites sont pour la plupart inactifs, sauf dans le cas d'un des métabolites du glibenclamide; 4) En fonction de leur durée d'action et peut-être de propriétés intrinsèques, certains sulfamides jouent plus que d'autres (glibenclamide) sur la production hépatique à jeun, qui est accrue à cette période de la journée dans le DNID du fait d'une baisse circadienne de l'insulino-sensibilité (phénomène de l'aube); 5) Avec tous les sulfamides, se produit en administration chronique une désensibilisation progressive de la cellule bêta qui ne répond plus par un pic insulino-secrétoire à la prise du sulfamide, mais seulement lors de l'ingestion alimentaire. On comprend donc l'inutilité du fractionnement des sulfamides et, contrairement à une notion classique, le faible risque d'hypoglycémie après repas sauté. Le sulfamide idéal serait de forte puissance, de demi-vie ultra-brève mais avec maintien des concentrations plasmatiques sur 24 h (ce qui à priori est incompatible sauf en administration continue), agirait pour des insulinémies relativement faibles, et serait métabolisé complètement. Le glipizide - comprimé osmotique (OZIOIAl satisfait ces conditions: il s'agit de glipizide, sulfamide très puissant à durée de vie très brève, mais dont la délivrance intestinale est étalée jusqu'à 16 h après la prise grâce à son comprimé osmotique. A jeun, il contrôle la glycémie mieux que le glipizide et au moins aussi bien que le glibenclamide en jouant sur la production hépatique de glucose. Il présente l'avantage, par rapport au glibenclamide de générer cet effet à des insulinémies plus basses. En post-prandial, il permet d'obtenir un contrôle glycémique identique au glipizide pour des insulinémies post-prandiales plus basses, preuve d'une induction puissante de l'insulinosensibilité.