Maladie de Gilbert et isotrétinoïne.
Auteurs : Le Gal FA1, Pauwels CIntroduction. En raison de l'hépatotoxicité potentielle des rétinoïdes, l'isotrétinoïne est toujours prescrite avec prudence chez le sujet sain et proscrite en cas d'hépatopathie. La maladie de Gilbert consiste en une hyperbilirubinémie libre chronique et modérée. La prescription d'isotrétinoïne chez des malades ayant une maladie de Gilbert ne semble non seulement pas requérir plus de prudence, mais même pouvoir s'accompagner d'une amélioration de ce syndrome. Nous rapportons ici un cas similaire. Observation. Un jeune homme de 17 ans, ayant pour principal antécédent une maladie de Gilbert, consultait en dermatologie pour une acné nodulokystique non améliorée par les traitements locaux. La prescription de cyclines avait dû être rapidement abandonnée en raison de leur mauvaise tolérance clinique. Un traitement par isotrétinoïne per os était initié sous surveillance de la biologie hépatique. Nous avons observé une décroissance de la bilirubinémie contemporaine de l'augmentation de la posologie, puis inversement une réapparition de l'hyperbilirubinémie lors de la décroissance des doses et surtout après l'arrêt de l'isotrétinoïne. Discussion. Une revue de la littérature ne trouve que de rares cas d'atteintes hépatiques imputahles à l'isotrétinoïne, contrairement à l'étrétinate. L'innocuité de l'isotrétinoïne chez un malade porteur de maladie de Gilbert avait déjà été rapportée dès 1984; par contre, son effet bénéfique n'a été ohservé que récemment par Wang et coll., et nous rapportons ici un cas similaire. Les mécanismes pharmacologiques en cause restent pour le moment hypothétiques Cependant, la maladie de Gilbert étant une affection fréquente, généralement révélée à l'adolescence, il nous semble intéressant en pratique courante de connaître l'innocuité de l'isotrétinoïne sur ce terrain.