Macroaspartate aminotransférase. Etude de 5 cas et revue de la littérature.
Auteurs : Goenner S1, Corriat-Boutron A, Pelletier G, Legrand A, Buffet CL'aspartate aminotransférase peut exister, dans des conditions physiologiques ou pathologiques, sous la forme d'une macroenzyme, de poids moléculaire supérieur à celui de l'enzvme habituellement présente dans le sérum. Cette macromolécule résulte le plus souvent de la formation d'un complexe entre l'enzyme et une immunoglobuline, et se traduit par une activité sérique anormalement élevée qui peut être considérée à tort comme un signe de pathologie hépatique ou musculaire. Nous rapportons ici le cas de 5 sujets ayant une élévation persistante et isolée de l'activité sérique de l'aspartate aminotransférase. Quatre de ces sujets n'avaient aucune autre anomalie clinique ou biologique. La cinquième personne était atteinte d'une hépatite chronique active. L'électrophorèse des isoenzvmes de l'aspartate aminotransférase mettait en évidence dans le sérum de ces sujets. la présence d'une bande de migration anormale, entre la fraction mitochondriale et la fraction cytosolique, caractéristique d'une macroenzyme. Par immuno-precipitation, nous avons montré que le macrocomplexe était dû à une liaison entre l'aspartate aminotransférase et une immunoglobuline G dans 3 cas. Chez notre malade atteinte d'hépatite chronique active, le macrocomplexe disparaissait après transplantation hépatique. Que ce soit chez des sujet sains, ou chez des malades ayant une hépatopathie chronique. les macroenzymes en général. et la macroaspartate aminotransférase plus particulièrement, peuvent persister des mois, voire des années, aussi est-il important de les reconnaître afin d'éviter des investigations invasives, coûteuses et surtout inutile.